La filature

La filature comprend différentes opérations qui permettent de transformer les fibres du lin en fil. Les procédés sont multiples et son choix dépend du type de produit que l’on cherche à obtenir et du type de fibres utilisées.

Les différents types de filature

Il existe deux types de filatures, la filature type coton adaptée aux fibres « courtes » (40 mm en moyenne) et la filature type laine pour les fibres « longues » (80 mm en moyenne).

On part d’une mèche de fibres que l’on parallélise et que l’on étire pour obtenir la taille de fil recherchée.  Le fil est renvidé sur un fuseau qui tourne, ce qui créé une torsion au fil. Le sens de rotation donne le sens de torsion. Pour filer le pur lin, il existe 2 procédés apparentés à cette méthode : la filature au mouillé et la filature au sec, toutes deux précédées d’une étape de peignage, et de cardage pour la filature au sec. Le peignage est une opération consistant à étirer les fibres pour les séparer, à les mettre en parallèle entre elles puis à éliminer les plus petites fibres (étoupes de peignage) qui ont cassé durant le processus. Les étoupes de peignage sont ensuite nettoyées, individualisées puis mises sous forme de rubans. Ce processus porte le nom de cardage ; il permet d’intégrer les étoupes de peignage dans un processus de filature au sec.

Méthode au sec (Emmanuel Lang : conception, ennoblissement et production de tissus)

La filature au sec est généralement réalisée à partir de fibres courtes (étoupes) qui, suite à une étape de cardage, sont aussi peignées et étirées pour former une mèche. Dans ce type de filature, l’étirage des fibres est limité car il n’y a pas d’humidité permettant aux fibres de bien se dissocier. La filature au sec permet de réaliser de gros fils pour les tissus lourds destinés à la décoration ou éventuellement à des vêtements épais (toiles, pantalons) en préservant l’aspect rustique et authentique de la fibre.

Méthode au mouillé (Safilin : filature)

La filature au mouillé : dans ce procédé, les fibres longues de lin peignées sont étirées pour chercher de la finesse. Avant la filature à proprement parler, les rubans de fibres peignés sont étirés et mélangés successivement pour obtenir une mèche fine et régulière : c’est la phase de préparation. S’ensuivent alors la filature et le retordage : la mèche sèche se voit appliquer une légère torsion puis est trempée dans de l’eau à 60 ou 70° afin d’en améliorer la divisibilité. La mèche encore humide alimente ensuite le continu à filer qui va à nouveau étirer les fibres pour obtenir la finesse souhaitée, puis appliquer la torsion finale. La filature au mouillé permet de réaliser des fils très fins et de cibler des applications telles que chemisiers, T-shirts ou bien du linge de maison (rideaux, draps…). Cette méthode offre davantage de possibilités que les 2 autres procédés mais demande de lourds investissements et est très gourmande en main d’œuvre spécifique.

Méthode Open-End (Tissage de France : fabricant de fils et tissus)

Cette technique de filature est adaptée aux fibres très courtes (3-4 cm). À l’origine cette technologie est adaptée au coton où la force centrifuge d’une turbine permet de former le fil, celui-ci ne subit donc pas de torsion, contrairement à la méthode ring. Pour le lin, ce type de filature est en général utilisé lors de mélanges de fibres, majoritairement dans du coton/lin ou viscose/lin. L’aspect « flammé » caractéristique du lin laisse la place dans ce processus à un fil plus “rond” et plus régulier. Comme pour la filature au sec, du fait de la longueur de fibres réduite, le rendu des tissus fabriqués à partie de fils open end est plus proche du coton.

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